J'avais dû me lever au aurore pour avoir le temps de préparer le menu, et de faire la liste des ingrédients pour le repas des De Windsor avec les Lusignan. Après avoir passé de longues heures à faire la cuisine pour le repas tant attendu, j'avais remis les assiettes à deux autres servantes qui se chargea d'amener les plats à la table. Complètement exténuée, je m'eclipsa discrètement de la Demeure en espèrant que aucun des membres des deux familles ne me voient, et j'en profita pour me réfugier vers les jardins pour encore être moins vus et pouvoir profiter du banc trônant entre les fleurs. C'est là que je pus remarqué que je n'étais pas la seule.

Je ne bougea plus d'un cil, attendant que l'autre personne arrive pour savoir si je devais courir à toute vitesse ou si ce n'était que Mary, ma jeune maîtresse. Et heureusement pour moi, ce n'était que Mary. Je lui souris, contente de la voir, même si je me demandais aussi pourquoi elle n'était pas à l'intérieur avec sa famille et les De Lusignan, mais ce n'était pas difficile à deviner dans le fond...
Bonjour à vous... Oui, je devrais être en cuisine, mais les plats étant préparés et envoyés en salle, j'ai voulu sortir un peu... Et vous ne devriez pas être avec votre famille?

Je lui souris, à sa petite remarque amusante. Puis écouta sa réponse. Je m'asseya à ses côtés, pour une fois que nous pouvions parler sans risquer par l'un des De Windsor arrive et découvre notre amitié interdite normalement.

Je me doutais bien que cela avait un rapport avec la venue des De Lusignan. Et je peux également comprendre que vous soyez lasse de tout ça, surtout au vu de la situation...

Je comprend tout à fait vos raisons... Les mariages de convenances n'ont aucun sens, je ne pourrais pas vivre tout ma vie avec un homme que je n'aime pas et que je n'aimerais jamais... Si M. et Mme De Windsor pouvaient le comprendre...

Je la fixais, attristée et comprenant sa peine. Sa révélation m'étonna quelque peu.

Vous ne m'en aviez jamais parlé? Qui est-ce si ce n'est pas indiscret?

Le protocole, j'avais beaucoup de mal à le respecter avec ma jeune maîtresse Mary, nous étions plus des meilleures amies que une maîtresse et sa servante, et j'en oubliais vite mon rôle. J’acquiesçais sa dernière phrase d'un hochement de tête et d'une moue.

Je me doute bien... Mais il va tout de même falloir trouver une solution.

Je la fixais, pendant qu'elle semblait réfléchir à me confier ou pas le nom de l'élu de son coeur.

L'amour nous tombe dessus sans le vouloir... Bien sur que je vous le promets, votre secret sera bien gardé.

Je sentais son regard porté sur moi, elle n'avait aucune hésitation à avoir avec moi, j'étais sa plus fidèle servante et amie, et je ne parlais que très peu avec les autres servants.

Je l'écouta attentivement, ne sachant absolument pas de qui ça pouvait être... Nayati! En effet, c'était une sacré révélation. Le jeune homme paraissait gentil mais je ne le connaissais que très peu à vrai dire. Je lui souris, contente qu'elle ait trouvé le courage de me le dire.

En effet, cela ne risque pas de plaire à Mme De Windsor, cela va être très difficile pour vous et pour lui, je pense...

Je la regarda, peiné. Ces histoires étaient décidément trop compliqués. La liberté n'était qu'un rêve pour beaucoup d'entre nous et même ma maîtresse en souffrait. Quelle tristesse...

Je comprend bien... C'est vrai que ça serait une bonne chose qu'il vous aime en retour mais ça ne va pas vous aider... Je vous ai fais la promesse de ne rien dire à quiconque, donc ne vous en faites pas je n'en dirais pas un mot à personne ni même à Nayati.

C'est vrai, cela vous aidera à vous battre contre ces mariages de convenance et d'avoir l'espoir d'avoir une vie avec lui dans le futur...

Je la fixais toujours, écoutant attentivement ses paroles.

Je comprend ce que vous voulez dire, c'est le rêve de la plupart des jeunes filles... Malheureusement c'est bien plus complexe. Ma situation aurait pu être pire, si l'on regarde Nayati par exemple. Mais cette société existe depuis bien trop longtemps pour que nous puissions changer les choses...

C'est exactement cela.

Je fixais l'horizon, un peu peinée

Tout à fait, et on est loin d'y arriver... Je vous comprend, malgré que je ne le connaisse que très peu, son acharnement est fou, et incompréhensible, il n'est pas méchant et travailles très dur... Il ne mérite pas ça.

Je suis d'accord, c'est inhumain de traiter des hommes de cette manière, et puis c'est plus simple étant donné qu'elle a le pouvoir... Et encore un animal a un cœur, et n'est pas ignoble avec ses congénères... Je comprend que vous ayez honte d'elle.

J’acquiesçais d'un hochement de tête, toujours peinée de la situation.